Le Manège de minuit
Un groupe d’amis, passionnés par l’urbex, décide de se lancer dans une nouvelle aventure nocturne. Leur destination : un parc d’attractions prénommé « the London Resort » abandonné dans la péninsule du Swanscombe en Grande Bretagne, réputé pour ses histoires de fantômes et ses mystérieuses disparitions. La nuit est noire, seulement éclairée par la lueur vacillante de leurs lampes torches.
Arrivés sur place, les amis escaladent la clôture rouillée et pénètrent dans le parc en ruines. Le silence est pesant, interrompu seulement par le bruit de leurs pas sur les feuilles mortes et les structures en bois pourrissantes. Après avoir exploré quelques attractions délabrées, ils atteignent finalement le manège principal, un vieux carrousel couvert de mousse et de lierre.
Soudain, sans prévenir, le carrousel se met à tourner lentement, accompagné d’une mélodie grinçante et distordue. Les amis, d’abord stupéfaits, décident d’enquêter. En s’approchant, ils remarquent que les chevaux en bois semblent presque vivants, leurs yeux de verre brillant dans la pénombre.
Malgré une hésitation initiale, l’excitation de la découverte pousse les amis à monter sur le manège. À peine sont-ils installés que le carrousel accélère, la musique devient de plus en plus frénétique, les lumières clignotent follement. Le monde autour d’eux devient flou et les visages des chevaux se tordent en expressions macabres, des têtes transparentes et distordus aux cris assourdissant se joignent à l’ambiance lugubre.
La vitesse augmente encore, et soudain, tout devient noir.
Quand les amis rouvrent les yeux, ils se retrouvent dans une version altérée du parc d’attractions. Le ciel est d’un noir d’encre, sans lune ni étoiles. Les structures autour d’eux sont déformées, tordues par une force inconnue. Un froid glacial les entoure et une brume épaisse recouvre le sol.
Des murmures indistincts résonnent dans l’air, et des silhouettes fantomatiques commencent à apparaître autour d’eux. Les amis, terrifiés, réalisent qu’ils sont dans un monde connexe, un endroit où les esprits des anciens visiteurs du parc sont piégés et ne cessent de croître en nombre.
Chaque pas qu’ils font attire l’attention des fantômes, qui se rapprochent lentement. Les amis tentent de trouver une sortie, mais le parc semble s’étendre à l’infini, changeant constamment de forme pour les désorienter. Les fantômes deviennent de plus en plus nombreux et agressifs, leurs visages déformés par la souffrance et la rage.
En désespoir de cause, les amis retournent au carrousel, espérant que le manège pourrait les ramener à leur monde. Ils montent de nouveau, mais cette fois, le manège refuse de bouger. Les fantômes se rapprochent de plus en plus, leurs mains translucides tendues vers les vivants.
À l’ultime moment, l’un des amis trouve un mécanisme caché sous le carrousel. Avec un cri de triomphe, il l’active et le manège se remet en marche. La musique stridente résonne à nouveau, et le monde commence à tourner autour d’eux.
Dans un tourbillon de lumière et de ténèbres, les amis sont projetés hors du carrousel. Ils se retrouvent soudainement à l’entrée du parc, haletants, les vêtements déchirés et le visage marqué par la terreur. Derrière eux, le carrousel est de nouveau immobile, silencieux et recouvert de lierre.
Sans un mot, les amis s’éloignent du parc, jurant de ne jamais revenir. Mais quelque part dans leur esprit, l’image des fantômes et le souvenir du manège maudit resteront gravés à jamais.