Creepypasta

La petite fille en noir

   J’étais une enfant heureuse, qui vivait une vie heureuse, avec une soeur et une mère heureuses. Le seul point qui me dérangeait était cette fille dans ma classe. Quand je repense à elle (ou plutôt à cette chose) j’en ai des frissons et je n’arrive plus à dormir la nuit. Je n’avais jamais entendu une seule phrase  sortir de sa bouche. Quand j’arrivais dans la classe, elle était toujours là, assise toute seule au fond à ce bureau tout sale rempli d’écritures malsaines, comme “meurt”, ou encore “le diable viendra cette nuit chez toi”, et une chaise horriblement bancale. Personne ne faisait attention à elle, pas même le professeur (ce qui me surpris grandement) . Personne ne connaaissait ni son nom, ni qui elle était. Sa peau était tellement blanche que l’on pouvait percevoir certaines de ses veines. Ses cheveux noirs tressés et ses cernes lui donnaient le visage de la fille possédée dans les films d’horreur. Sa robe noire lui descendait jusqu’aux genoux, et ses chaussures… Elle n’en avait pas.

    À midi, j’allais manger à la cantine avec mes amies quand elle passa à côté de moi et murmura : “Tu verras  nous rigolerons beaucoup, toi et moi. ” Je ne su pas si ce message​ m’était adressé et je ne m’en souciais pas, mais j’étais étonnée car je ne l’avais jamais entendu parler.

    Nous étions un samedi après midi. Je faisait mes devoirs, quand j’entendit frapper trois coups à la porte d’entrée. J’ouvris et laissa aussitôt échapper un petit cri de terreur. C’était cette fille bizarre.

“B… Bonjour. Qui es-tu ? “

    Aucune réponse mis à part un petit sourire mesquin se dessinant sur ses lèvres.

“Tu… Tu est dans ma classe, non ? “


    Toujours ce sourire qui s’agrandissait au fil des secondes et qui me faisait terriblement peur. Je finis par perdre mon sang froid et lui claqua la porte au nez avant de retourner dans ma chambre, terrifiée. Je découvris un bout de papier sur lequel avait été écrit un numéro de téléphone contenant uniquement les chiffres 0 et 6. Je commençais à trembler de peur sachant très bien que ce numéro, c’était la fille qui l’avait laissé ici. Mais pourquoi, et comment avait-elle fait ?

    Je prévint ma soeur en lui montrant le numéro de téléphone et en lui racontant tout.

” On a toqué ? Demanda-t-elle avec un air surpris.

– Oui ! Tu n’as rien entendue?

– Et bien, non… “


    Sa réponse me faisait froid dans le dos, elle était pourtant dans une pièce si proche de la porte d’entrée !


” Appelons ce numéro, dit-elle.

– Surtout pas ! Et si c’était un numéro hanté ?

– Ce n’est pas possible voyons ! Les numéros hantés, tout ça, ça n’existe pas. “


    Après avoir réussi à trouver les bons arguments pour me convaincre d’appeler, j’effectua le numéro marqué sur le bout de papier, les doigts tremblants.

” Chut, ça appelle… Murmura ma soeur, un peu effrayée elle aussi. “

    À ce moment même, une voix sinistre prononça les mots “Game Over” et la répéta sans cesse. En même temps, des pleurs de bébé et des bruits de pas se firent entendre dans toute la pièce. Nous avions beau raccrocher, ça n’en finissait pas, nous étions pétrifiées. Soudain, notre mère arriva en marchant bizarrement et s’arrêta à la porte, un long couteau à la main et, en nous observant, commença à se mutiler, encore et encore, jusqu’à s’arracher les cheveux, se crever les yeux, se couper les doigts en criant “Non arrête ! Ne fais pas ça, je t’en supplie !”. Et quand elle ne parlait pas, elle criait. Le choc et le dégoût s’installaient sur nos visages d’enfants pendant que la fameuse phrase de l’autre jour se répétait dans ma tête. “Tu verras, nous rigolerons beaucoup, toi et moi.”


    Tout semblait plus clair maintenant. C’était cette fille en noir.

    D’un coup, je sursauta dans mon lit. Ce n’était donc qu’un rêve ?  Je regardais mes mains en constatant qu’elles étaient plus blanches que d’habitude. La maison était vide… Mais, ce n’était pas ma maison ! Je me rendit le plus vite possible à l’école dans l’espoir de retrouver cette fillette. Mais sur le chemin, je vis une personne me ressemblant étrangement. Je m’approcha d’elle et me rendis compte que c’était moi ! mais cette personne (enf,in moi) me souriait d’un air mesquin, comme la fille…


    Elle passa a travers mon corps pour s’en aller au loin.


    Aussitôt je me rendit compte que je n’existais plus… J’étais devenue la petite fille en noir.

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alice.peschon@gmail.com

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