Tu es un monstre !
Tu es un monstre!
Attention, cette creepypasta est déconseillée à un public sensible !
« Pas d’papa, ni d’maman, pas d’quéquette ni d’zèzette, c’est le monstre de l’orphelinat Sainte Annette ! »
Chantaient inlassablement les enfants de mon établissement en me voyant passer.
« Pas de langue, pas de regard, c’est le monstre sourd aveugle de l’orphelinat Sainte Annette ! »
Entonnaient répétitivement les enfants qui se rassemblaient autour de moi et me poussaient à tour de rôle ou tentèrent d’arracher les lunettes de soleil que je porte en permanence.
« Il a des cheveux de fille et une tête de garçon, mais il ne fait pas de corde à sauter ni de ballon ! »
Taisez-vous…
« Il est différent, c’est pour ça que personne n’aime… »
Ferme-la.
« Le monstre… »
Ta gueule.
« De l’orphelinat Sainte Annette ! »
« C’est vous, les monstres… Murmurais-je.
– T’as dit quoi, le monstre ?! Dit un garçon en m’empoignant le col. »
Mince, j’ai pensé à voix haute.
« …
– Eh, le muet ! T’as dis quoi ?! S’énerva-t-il en me plaquant au mur.
– …
– Répond, fils de démon !
– …
– Dis, Enzo, tu crois que si on le frappe assez fort, il va finir par nous demander d’arrêter ? Proposa son ami Lucas.
– J’en sais rien, on a qu’à essayer ! »
Un coup de poing dans le ventre. Je glisse le long du mur. Un coup de pied au même endroit. Je me recroqueville sur moi-même.
« Eh, regardez, quand on le frappe, il se replie comme une araignée qui meure ! »
Un autre coup de pied au ventre. Je n’arrive plus à respirer. Un coup de semelle sur l’épaule. J’ai mal. On appuie tout son poids sur mon bras. Je reste silencieux. Lutter pour le pas leur donner ce qu’il attendent. Je pleure silencieusement et le plus discrètement possible.
« Pfff, trop nul, il crie même pas ! Lança Enzo en donnant un ultime coup de pied dans ma tête, qui se fracassa conte le mur sale en béton. »
Ils partirent après avoir tous craché sur mon corps meurtri. Je resta immobile encore quelques instants et tenta de me relever. Tous mes muscles me faisaient souffrir. J’arrivais à peine à respirer. Je me dirigea vers les dortoirs et m’enferma dans ma chambre. Elle était dérangée, tout mes cahiers, déchirés, et on avait renversé de l’urine dessus. Le verre qui la contenait était par terre. Je soupira et commença à ramasser mes affaires éparpillées un peu partout. Je regarda la fenêtre, rêveur. Un oiseau passa devant. Un frêle et jeune moineau qui apprenait tout juste à voler.
Toi, au moins, tu as de la chance, tu es libre. Personne ne te fait du mal…
Je le vit se poser sur une branche d’un des arbres de la cour de l’orphelinat. Aussitôt, trois moineaux se posèrent à leur tour et l’attaquaient à coups de becs. Il s’envola, et retomba au sol. Les autres oiseaux continuèrent à le blesser avant de partir. Je m’en alla dans la cour et le prit soigneusement dans mes mains.
« N’aies pas peur, je suis gentil, même si je suis un monstre. Je suis un gentil monstre… »
Je l’emmena dans ma chambre et le posa sur un de mes tee-shirt roulé en boule afin de l’examiner.
« Aile et patte cassée, chuchotais-je.
– Eh, regardez, le monstre muet semble savoir parler !
– Il a dit quoi, cette fois ?
– J’en sais rien, ce qui est sûr, c’est qu’il parle tout seule comme un fou ! Et vous savez ce qu’on fait aux fous ?! On les enfermes !! »
Tous les enfants approuvèrent son idée. L’un d’entre eux me poussa et ma tête heurta le coin du lit. Du sang commença à couler de ma plaie.
« Eh, mais c’est qu’il parlait pas tout seul, regardez ! »
Non… Laissez-le… Il mérite de vivre…
Ils se rassemblèrent autour de l’oisillon, qui commença à piailler de panique. Celui qui m’a poussé, Lucas, saisit mon compas, qui gisait au sol à ses pieds.
« On va voir combien de coups il va supporter avant de clamser ! »
Il s’accroupit près de l’oiseau et leva son bras. La victime piailla de plus belle. Il allait abattre sa sentence. J’attrapa sa manche.
« Qu’est-ce que t’as, le monstre ?! Tu veux que je l’épargne, c’est ça ?! Eh, vous avez vu ?! Le monstre a des sentiment ! Vous pensez qu’il ressent la douleur, aussi ?! Dit-il en m’enfonçant la pointe du compas dans mon épaule. »
Je serra les dents. Ne jamais leur montrer que j’ai mal. Jamais. Mes yeux s’embuèrent de larmes.
« Eh, est-ce que tu peux pleurer, aussi ?! »
Il tenta d’enlever mes lunettes de soleil. Je lui décrocha un coup de poing.
Mince ! C’est parti tout seul…
Ses amis l’aidèrent à se relever. Il essuya sa bouche et cracha une dent de lait.
« Enfin, il était temps qu’elle tombe, celle-là ! Toi, le monstre ! Tu vas me le payer ! Immobilisez-le ! »
Deux enfants me saisirent les bras. Impossible de me dégager.
« Et maintenant, mesdames et messieurs, le clou du spectacle ! Annonça-t-il en saisissant le verre puant de pisse. »
Il s’échauffa le bras en pensant passer pour un sportif professionnel, avant de jeter le verre sur moi. Il explosa en morceaux larges et tranchants. Certains se plantèrent dans ma peau. Je voyais flou à cause de mes larmes, mais pas question de les chasser en clignant des yeux, ils les verraient rouler le long de mes joues. Il saisit l’oiseau et le mit dans mes mains.
Pardonne moi… Je ne pensais pas que tu finirais ainsi… Je voulais juste t’aider… Je voulais juste te montrer qu’il y a des créatures gentilles en ce monde… Je suis un gentil monstre, je ne veux pas te faire de mal… Pardon…
Enzo prit mes mains et me sourit tristement…
… Est-il gentil, au fond ?
… Puis plaqua mes deux mains fortement, écrasant l’oiseau. Son sourire triste était en réalité une grimace sadique. La chaire, les os, les plumes jaillirent de mes mains, éclaboussèrent mon visage. J’écarquilla les yeux, j’étais en état de choc. Les enfants commençaient à partir. Je me leva.
Je… Je ne voulais pas… Je suis gentil… Je suis un gentil monstre… C’est vous… C’est vous…
« C’est vous, les monstres. »
Enzo se retourna.
« Pardon ? T’as dit quelque-chose, le muet ?! Eh, écoutez-tous, le muet sait parler ! Vas y, dis-nous ce que tu as à dire, le monstre !
– Ce n’est pas moi, le monstre… C’est vous… »
Il s’approcha, menaçant, et me décrocha un coup de poing.
« Et vu que tu sais parler, tu sais aussi très bien voir, je me trompe ?! »
Il arracha mes lunettes de soleil. Je le laissa faire sans broncher. Je garda mes yeux fermés.
« Aller, ouvres donc tes yeux, je me suis toujours demandé de quelle couleur ils sont ! »
Noir. Comme ton âme. Monstre.
Je m’éxecuta et ficha mon regard dans le sien. Il ne bougea plus, paralysé par la peur.
« Enzo ? Alors, ils sont comment, ses yeux ? Demanda Hanna, la fille de la bande. »
Elle se paralysa également de peur. Tout ce qu’elle réussi à dire fût « N… Noirs. »
« Pas exactement… Ils ont des reflets violets. Dis-je avec une soupçon d’humour et un large sourire qui dévoilait mes dents pointues et aiguisées. »
Les enfants partirent en hurlant des « Un monstre ! C’est un vrai monstre !! » et en pleurant. Mon sourire s’élargit. C’était si bon de les entendre crier ! Ma vengeance. Je la tiens entre mes mains. Tout comme leurs misérables vies.
« Je suis un gentil garçon, c’est vous les monstres qui ne méritent pas de vivre… »
J’avança. Ils reculèrent. Je me jeta sur celui qui était le plus proche de la sortie : Lucas. Il se mit à hurler. Hanna se réfugia derrière son ami pendant que je déchiquetait le visage de leur ami encore vivant. Ses cris se muèrent rapidement en gargouillis. Je ne sût pas s’il était mort d’hémorragie ou noyé dans son propre sang. Peu importe, sa chair était délicieuse. J’arracha un morceau de sa gorge et la leur tendit.
« Je suis gentil. La preuve, j’aime partager. Goûtez, c’est délicieux. Goûtez !! »
Ils continuèrent à reculer. Je continua d’avancer. Ils étaient coincés dans un coin de la chambre, sans possibilité de retraite. Je leur tendit le morceau de chair. Hanna était visiblement sur le point de vomir.
« Allez-y, goûtez ! A moins que vous ne préféreriez un œil ? »
Je plongea deux doigts au fond de ma gorge et en ressorti un globe oculaire.
« Il était resté en travers de ma gorge… Tiens ! »
Je le colla sous le nez d’Hanna. Elle vomit. Je le lui fit avaler de force. Elle manqua de s’étouffer avec, mais il réussi quand même à passer. Elle commença à trembler et à pleurer.
« E… Espèce de monstre !! »
Je la dévisagea.
« Moi, un monstre ? Mais pas du tout. Tiens, je te donne ma part ! »
Je lui enfonça le bout de chaire de son ami dans la bouche et l’obligea à mastiquer et à l’avaler. Elle dégluti avec difficulté. Je vit qu’elle était sur le point de tout gerber. J’attrapa Enzo et ouvrit sa bouche en dessous de celle d’Hanna. La bouillie à peine digéré effectua un aller express dans la gorge du garçon, qui revomit tout aussitôt.
« Allez, vous n’êtes pas drôles ! J’ai une idée ! Je vous laisse la vie sauve, à condition que vous mangez ! Ça marche ? Proposais-je avec innocence et malice.
– Plu… Plutôt crever !! Hurla Enzo, dont le visage était pâle et couvert de larmes.
– Il suffit de demander. »
Je le saisit par les cheveux et mordit en plein dans la carotide. Un jet de sang non négligeable aspergea le mur, mon visage et celui d’Hanna. Elle hurla et se recroquevilla dans un coin. Elle pleura à chaudes larmes.
« Alors, Hanna… Choisis. Veux-tu vivre, ou mourir ? »
Elle me regarda avec de grand yeux apeurés dont les larmes coulèrent tel deux rivières. Je saisi son visage et le pointa vers ses amis morts.
« Vivre ? »
Je la força à me regarder dans les yeux.
« Ou mourir ? »
Je souris de toutes mes dents tachées de sang.
« Je serais ravi de goûter à ta chaire… »
Elle murmura quelque-chose entre deux sanglots.
« Pardon ? Tu as dit quelque-chose, le muet ?! Eh, écoutez-tous, le muet sait parler ! Vas y, dis-nous ce que tu as à dire, le monstre ! Dis-je en reprenant mot pour mot les dires de Enzo tout en agitant sa tête devant Hanna, comme si c’était lui qui parlait.
– V…
– V ? Voir ? Vomir ? Voler ? … Vivre, peut-être ?
– V… Vivre… Avoua-t-elle honteusement et en tremblant. »
Un sourire victorieux se dessina sur mes lèvres. Je la saisit par les cheveux.
« Enfin un acte de sagesse de ta part ! Alors, pas où désires-tu commencer ?!
– Peu… Peu importe… Tant… Tant que… Tu me laisses… En vie… Sanglota-t-elle.
– Et bien la gorge, alors ? Ou les joues ? Aller, je veux te voir l’arracher de tes propres dents ! »
Elle hésita.
« VAS Y!!! »
Elle obéit et mordit la joue de son défunt ami.
« Plus fort ! Arrache-lui la peau !! »
Elle mordit encore plus fort. Je m’impatienta. Je passa mes mains autour de sa gorge et enfonça lentement mes ongles.
« Plus… Fort… »
La peau commença à se déchirer. Je souris. Avec un claquement sec, elle se détacha du reste du corps.
« Maintenant, mâche ! »
Elle grimaça de dégoût et recommença à pleurer. Je lui lécha la joue. Elle se retint de vomir. Sa grimace se crispa.
« Les larmes ont bon goût… Ça ajoute un peu de sel à la chaire… Dis-je avec un sourire malsain. »
Elle gémit de peur et s’arrêta.
« Continue ! »
Elle reprit en pleurant.
« Maintenant, avales. »
Elle fit une moue dégoûtée et avala avec difficulté. Elle éclata en sanglots.
« Et maintenant ? Lequel de nous deux est le monstre ?!
– T… Toi… Pleura-t-elle.
– Oooh, vraiment ?! Je reformule ma question. LAQUELLE de nous deux est le monstre ??!! Tonnais-je en lui tenant le visage pour l’obliger à me regarder.
– T… M… Moi…
– Et bah voilà, quand tu veux ! »
Je jeta sa tête contre le mur. Elle fût légèrement sonnée. J’arracha un des morceaux de verre qui était planté dans mon épaule depuis tout ce temps et déchira son tee-shirt. La vue de ce corps, de cette taille fine, de ces seins naissant me donnaient de plus en plus d’appétit. Je saliva. Quelques gouttes tombèrent sur son ventre plat. Je mit ma main plein de de sang sur sa bouche pour l’empêcher de crier. Elle tenta vainement d’hurler, ma main étouffait ses cris. Elle pleura de toutes ses larmes. Je serra le bout de verre si fort qu’il coupa la chaire de mes doigts. Au loin, des sirènes de police chantaient.
Je traça sur son sein gauche une croix. Là où devrait se trouver son cœur. Encore faut-il qu’elle en possède un. Je la retourna violemment et arracha complètement son haut. Je grava quatre mots sur son dos. Quatre mots qu’elle n’oubliera pas de sitôt. Elle hurla. Je jouissais de sa douleur. Je me mit à rire. Des bruits de pas dans l’escalier.
« Et ça, c’est pour que tu n’oublies pas mon sourire. »
Je tailla sur ses lèvres un sourire aux dents pointues. Elle hurla et pleura de plus belle. Les pas sont arrivés en haut.
« Je suis un gentil démon. C’est toi, le monstre. Tu es un monstre. »
Je grava une dernière cicatrice sur la joue, tel une course de larme et après avoir récupéré mes lunettes de soleil, sauta par la fenêtre, dans l’arbre juste en face, où s’était fait battre l’oiseau un peu plus tôt. Je couru vers la dense forêt noire et, avant de m’y enfoncer au plus profond des bois, je lança un dernier « Tu es un monstre ! ».
Creepypasta.