
Jeffrey Dahmer (Article non-censuré)
Nom : Jeffrey Lionel Dahmer
Surnom : « Le cannibale de Milwaukee »
Né le : 21 mai 1960, à Milwaukee (Wisconsin) - USA
Mort le : 28 novembre 1994 (assassiné par un co-détenu à la prison de Portage, dans le Wisconsin).
Enfant, Dahmer dépeçait des animaux. Devenu adulte, il a violé, assassiné et démembré de jeunes hommes. Il était nécrophile et cannibale. Il s’est attaqué à des sans-abri, homosexuels, noirs ou asiatiques : la police ne se préoccupait pas de leur disparition, si jamais, elle était au courant. Il découpait les corps en morceaux, les jetait dans l’acide, ou les mangeait, ou les gardait dans son frigo ou, encore, en décorait sa cheminée… Lors de son jugement, tout le monde a été frappé par sa froideur absolue.
Informations personnelles
Issu d’une famille bourgeoise, Dahmer est né à Milwaukee, ville ouvrière du Nord des Etats-Unis. Il a déménagé avec ses parents dans la petite ville de Bath Township (près d’Akron), dans l’Ohio, à l’âge de sept ans.
Le père de Dahmer à expliqué qu’à huit ans, Jeffrey a été sexuellement agressé par un adolescent du voisinage, ce qui pourrait peut-être aider à comprendre les crimes ultérieurs de Dahmer. (Mais Lionel Dahmer a probablement inventé cette histoire d’agression pour « expliquer » pourquoi son fils s’en est pris à des homosexuels : « pour se venger ». Lionel Dahmer semble, en effet, n’avoir jamais admis, ni compris, l’homosexualité de son fils. Jeffrey Dahmer lui-même a dit : « Il n’y a pas eu d’incident particulier qui aurait… provoqué ça » (son orientation sexuelle). « On dit que certaines personnes sont agressées ou violées oar quelqu’un, c’est ce qui les fait devenir homosexuel. Ça jamais été mon cas ».)

La mère de Dahmer était névrosée et toujours énervée. Le père de Dahmer, un pharmacien, passait tout son temps à travailler (sans doute pour fuir son épouse). Tous deux ne s’occupaient pas beaucoup du jeune Jeffrey. Celui-ci jouait avec des « amis imaginaires » et terrifiait ses camarades d’école pas son comportement étrange.
Dahmer était un garçon intelligent et un élève brillant, mais il n’utilisait pas tout son « potentiel ». Il interrompait les cours en faisant l’idiot, était un solitaire et agissait bizarrement.
Lorsque Dahmer eut environ huit ans, « une peur étrange commença à se faufiler dans sa personnalité, une peur des autres, combiné avec un manque général de confiance en soi. Il développa une réticence à changer, un besoin de sentir l’assurance des endroits familiers. La perspective de devoir aller à l’école l’effrayait. Le petit garçon qui, auparavant, semblait si heureux et sûr de lui avait été remplacé par une personne différente, qui était maintenant très timide, distante, presque non communicative ».
Lionel, son père, soupçonna que le déménagement de l’Iowa vers l’Ohio en était la cause et que le comportement de son fils était une réaction normal au fait d’être déraciné de son cadre familier pour s’installer dans un endroit totalement différent. Lionel Dahmer, lui aussi, avait été timide, introverti et mal à l’aise quand il était enfant, et il avait appris à surmonter ses problèmes. Il pensa que son fils allait les surmonter lui aussi.
Ce qu’il ne réalisa pas fut que la situation de Jeffrey était bien plus grave que la sienne et que « Jeff avait commencé à souffrir d’une grande solitude. »

A l’âge de dix ans, Dahmer faisait des expériences avec des animaux morts : il décapitait des rongeurs et blanchissait des os de poulet avec de l’acide. Un jour, il cloua la carcasse d’un chien sur un arbre et planta sa tête coupée sur un pieu. Il aimait voir l’intérieur des animaux, leurs organes internes. Comme son père était pharmacien, Dahmer a lu des ouvrages d’anatomie et de chimie. Il n’a jamais torturé d’animaux vivants, il trouvait cela extrêmement cruel. Il adorait les bêtes…
Dahmer eut des fantasmes « bizarres » dès le début de son adolescence. Il ne pouvait pas en parler à ses parents, qui s’occupaent très peu de lui. Il ne pouvait pas non plus leur parler de son homosexualité (qu’il découvrit à treize ans) : il ne la comprenait pas et elle lui posait des problèmes, mais il devait garder cela pour lui, en lui. Il ne s’exprimait donc jamais sur ses sentiments profonds. Alors, il commença à fantasmer, à durant des heures, et ses fantasmes prirent une place toujours plus importante dans sa vie…

Vers seize ans, il commença à avoir de puissants fantasmes sexuels. Il dit qu’il rêvait de sexe « avec un bel homme, du genre Chippendale ». Mais dans ses fantasmes, il avait un contrôle total. Il parla d’un de ses fantasmes dans lequel il frappait quelqu’un avec un gourdin jusqu’à le tuer, puis avait une relation sexuelle avec le corps meurtri. Il semblait tendu, son était toujours tendu. Il devient de plus en plus timide, et lorsque d’autres personnes l’approchaient, il devenait très raide. Il restait chez lui, seul dans sa chambre ou à regarder la télévision. Son visage était souvent vide, sans expression, et il donnait plus ou moins l’impression permanente de quelqu’un qui ne pouvait rien faire d’autre que d’avoir le cafard, sans aucun but dans la vie.
Jeffrey devint plus passif et isolé. « Sa conversation se limitait à répondre à une question par une réponse d’un seul mot, à peine audible. Il était entrainé dans un monde de cauchemars peuplés de fantasmes inimaginables. Dans les années à venir, ses fantasmes allaient commencer à l’écraser. Les morts, dans leur immobilisme, leur calme, allaient devenir l’objet premier de ses désirs sexuels grandissant. Son incapacité à parler de ces idées étranges allait couper ses connexions avec le monde extérieur. »
Alors que les autres adolescents aspiraient à un bon emploi, des études ou la création d’une famille, Jeffrey Dahmer, lui, était dépourvu d’ambitionset de projets. « Il a dû se voir comme complètement en dehors de la communauté humaine, en dehors de tout ce qui était normal et acceptable, en dehors de tout ce qui était admis d’un autre être humain. »
On pourrait s’attendre à ce qu’une personne ayant les fantasmes de mort et de démembrement qui tournoyait dans la tête de Jeffrey Dahmer à l’adolescence montre des signes de maladie mentale. Mais Dahmer devint juste solitaire et réservé. Loin de se révolter, il ne se disputa jamais avec parents parce que rien ne semblait avoir d’importance à ses yeux.

La nature morbide de ses pensées le troublait lui-même. Et il commença à boire au lycée. L’alcoolisme allait bientôt devenir une échappatoire, mais aussi un carburant pour ses fantasmes macabres.
A seize ans, Jeffrey Dahmer, sans doute miné par ses problèmes familiaux, était déjà alcoolique et asocial.
« Il a été élevé dans un environnement de classe moyenne, très aseptisé », dit Ashok Bedi, directeur de l’Hôpital Psychiatrique de Milwaukee, qui espérait guérir Dahmer avant qu’il ne meurt en prison. « C’était le genre d’environnement dans lequel l’obcurité de la psyché humaine peut-être aseptisée et réprimée. Il ne pouvait se permettre l’infamie de l’aliénation mentale, alors qon obscurit” a grandi, encore et encore, sans pouvoir sortir. »
Pour le jeune Jeffrey Dahmer, cette « sortie » a pu être sa fascination envers les animaux morts, qu’il a souvent disséqués. Dahmer a dit qu’il n’y avait pas eu d’élément sexuel là-dedans, l’expliquant seulement par une « curiosité morbide ».
Mais les leçons d’anatomie qu’il a apprise enfant lui ont servi à l’âge adulte.
« L’une des choses… qui me déconcertent, c’est… pourquoi je ne semble pas pouvoir produire plus de sentiments. Je veux dire, si j’avais été capable de ressentir plus d’émotions, tout ça ne serait peut-être jamais produit. Mais il me semble que mon émotions, mon côté émotif a été… atténué. »
Dahmer avait un frère plus jeune que lui, David, qui fut l’enjeu du divorce de ses parents, chacun se disputant la garde du petit dernier, mais ignorant l’aîné. Les parents de Dahmer se désintéressèrent totalement de lui lorsqu’ils se séparèrent en juillet 1978. En août, sa mère emmena son jeune frère avec elle à Chippewa Falls rt laissa Jeffrey seul dans la maison de Bath.
Crimes et châtiment

En juin 1978, Dahmer obtint son bac au lycée Revere. Il était prévu qu’il commence des études à l’université d’Etat de l’Ohio à Columbus. Mais, le 18 du même mois, Dahmer passa des expérimentations morbides sur des animaux au meurtre d’un être humain.
Sa première victime fut un jeune auto-stoppeur, Steven Hicks. Il le ramena chez sa mère, absente, pour « boire un coup, fumer un pétard et rigoler ». Mais quand Hicks voulut partir, Dahmer lui fracassa le crâne avec un altère et l’étrangla. Puis, il traîna le corps dans un espace, sous la maison, où il resta quelques jours. Lorsque l’odeur de décomposition devint trop forte, Dahmer le coupa en morceaux et mit ceux-ci dans des sacs plastiques. il les enterra finalement derrière la maison.
Durant neuf ans, il ne tua plus, mais ses fantasmes grandirent en lui. Il essaya toutes les autres manières possibles de satisfaire ses pulsions. Lorsqu’on lui a demandé ce qui l’avait fait tenir durant toutes ces années, il a répondu : « l’alcool, la pornographie et la masturbation. »

Le 24 décembre 1978, le père de Dahmer se remaria avec une autre femme. Quelques mois plus tard, Jeffrey Dahmer abandonna ses études pour s’engager volontairement dans l’armée (à la recherche d’amitié et de fraternité, à défaut d’une famille) et se retrouva stationné en Allemagne. Là, il découvrit un type de pornographie bien plus visuelle – « la première que j’ai jamais vue concernant les… orientations que j’avais » – et il s’y plongea avidement. « Oh oui, j’ai dépensé des milliers de dollars pour ça, durant ces années ».
De plus, il buvait énormément. Ses dossiers du FBI contiennent des notes de l’Armée qui détaillent de nombreux cas d’insurbodination. Au bout d’à peine deux ans, Dahmer fut renvoyé en raison de son alcoolisme et démobilisé en Caroline du Sud (avec une « décharge honorable »…)
Dahmer Violeur à l’Armée
Billy Joe Capshaw a été violé au moins 10 fois par Jeffrey Dahmer en 1980 alors qu’ils étaient tout les deux soldats. Capshaw n’avait que dix-sept ans à l’époque et dormait dans la même chambre que Dahmer, dans la garnison de Baumholder, en Allemagne. Dahmer l’a violé dès la première nuit : il l’attachait au lit avec un câble de treuil et le tabassait. Billy Joe Capshaw a fini par sauter par la fenêtre (du 3éme étage) pour lui échapper. Il a été emmené au dispensaire, mais les médecins n’ont pas cru son « histoire de viol » et Capshaw a été renvoyé dans sa chambre, avec Dahmer, qui a recommencé à le violenter. Il a fait une grave dépression et lui a fallu 26 années de thérapie avant de pouvoir en parler.
Preston Davis, une autre jeune recrue, a été drogué et violé par Dahmer dans un véhicule blindé, peu avant l’arrivée de Capshaw, et a quitté l’Armée.
En mars 1981, revenu à la vie civile, Dahmer accepta finalement son homosexualité (bien qu’il ait du mal à la comprendre) et devint un habitué des bars gay de Milwaukee. Il buvait toujours beaucoup. En 1982, il s’installa dans la maison de sa grand-mère à West Allis, dans le Wisconsin. Il vivait à la cave.

En août de la même année, il fut arrêté pour « exposition publique indécente ».
Il commença à draguer des hommes dans les bars et les bains publics gays de Milwaukee et Chicago. Un jour, il fut mis à la porte d’un bain public parce qu’il avait drogué l’un de ses partenaires. « J’essayais tout », dit-il, « jusqu’à… voler un mannequin dans un magasin de Boston, à South Ridge, pour apaiser mes désirs sans avoir à blesser quiconque… Mais ça n’a jamais fonctionné… Et une chose en a provoqué une autre, et une autre… »
Les charges d’ « exposition publique indécente » furent à nouveau retenues contre lui en septembre 1986, lorsque deux garçons accusèrent Dahmer de s’être masturbé en public. Déclaré coupable de « violation de l’ordre public », il fut condamné à une année de liberté surveillé avec l’obligation de voir un psy ou une assistante sociale jusqu’au 9 septembre 1987.
Six jours après la fin de sa liberté surveillé, il tua à nouveau.
Le 15 septembre 1987, Dahmer passa la journée à boire dans un bar gay, le « Club 219 », où il rencontra Steven Tuomi. Ils discutèrent pendant des heures, puis quittèrent le bar ensemble. Ils allèrent dans un hôtel et prirent une chambre. Dahmer déclara ne pas se souvenir de ce qui s’était passé une fois dans la chambre, mais seulement qu’il avait Le 15 septembre 1987, Dahmer passa la journée à boire dans un bar gay, le « beaucoup bu ». Il n’était même pas sûr qu’ils aient eu une relation sexuelle, mais lorsqu’il s’était réveillé, Steven Tuomi était mort. Il semble que Dahmer l’a étranglé.
Lorsqu’il réalisa ce qu’il avait fait, Dahmer paniqua.
Il se précipita dans un magasin pour y acheter une valise, où il déposa le corps de Steven, après l’avoir démembré. Puis, il appela un taxi et ramena la valise dans maison de sa grand-mère, à la cave. Là, il continua à le découper. lorsqu’il eut terminé, il mit les morceaux dans des sacs en plastiques et les jeta dans la poubelle.
On ne retrouva jamais le corps de Steven Tuomi. Le mystère resta entier jusqu’à ce que Dahmer confesse son meurtre en 1991.

Le 16 janvier 1988, Dahmer s’approcha d’un jeune prostitué de quatorze ans, James Doxator. Il lui proposa de l’argent pour tourner une vidéo avec lui. Doxator accepta, et Dahmer l’amena dans sa cave. Il lui offrit un verre avec des somnifères et, lorsque James Doxatore se fut endormi, il l’étrangla.
Dahmer plongea le corps dans de l’acide pour enlever les chairs. Il brisa les os en morceaux, qu’il répandit dans le jardin, et mis la chair dans des sacs, qu’il enterra sous la maison. La mère de James Doxator signala sa disparition le 18 janvier.
La police ne retrouva ce qu’il restait de son corps 3 ans plus tard.
Le 24 mars 1988, Dahmer rencontra Richard Guerrero dans un bar nommé « Le Phoenix ». Guerrero était fauché, aussi Dahmer lui proposa-t-il de l’argent s’il venait chez lui pour « tourner une petite vidéo ». Richard Guerrero accepta. Dans la cave de la grand-mère de Dahmer, ils eurent une relation sexuelle, puis Dahmer offrit un verre à Richard.
Dès qu’il s’endormit, Dahmer l’étrangla, eu encore des relations sexuelle puis le démembra. Il jeta les morceaux dans la poubelle.
Pablo Guerrero déclara la disparition de son fils à la police de Milwaukee le 29 mars. il fit publier des annonces dans la presse locale, avec une photo récente, mais ne reçut jamais aucune réponses.

En septembre 1988, la grand-mère de Dahmer commença à s’inquiéter de l’odeur infecte provenant du sous-sol et du que son petit-fils ramenait des « garçons » chez lui. Quand le père de Dahmer, Lionel, inspecta la chambre/cave de son fils, il trouva un résidu noir et collant, semblable à ce que l’acide fait à de la chair. Lorsqu’il questionna son fils à ce sujet, Dahmer lui répondit qu’il faisait des expériences sur des animaux. Comme Lionel Dahmer ne se préoccupait pas vraiment de ce que faisait son fils (pas plus qu’avant qu’à cette époque, en fait…), il ne s’inquiéta plus. Mais la grand-mère de Dahmer lui demanda de trouver un autre logement.
Le 25 septembre, Dahmer trouva un appartement à Milwaukee, au 924, Résidence Oxford, 25éme rue Nord.
A peine 24 heures après avoir déménager dans son nouvel appartement, Dahmer eut à nouveau des problèmes avec la police.

Dahmer attira chez lui un jeune Laotien, Keison Sinthasomphone, en lui promettant des friandises, le caressa et l’embrassa, puis lui proposa de l’argent s’il acceptait de poser nu pour des photos. Le garçon refusa et parvint à s’enfuir. La police fut appelée, et Dahmer fut accusé d’agression sexuelle. Il passa une semaine en prison avant d’être libéré sous caution.
L’assistant du procureur Shelton présenta ses arguments au juge William Gargner. Shelton voulait que Dahmer soit condamné à une peine de « 5 ans au minimum ».
« Il est tout à fait clair que le pronostic de guérison pour M. Dahmer dans la communauté est extrêmement sombre… Une partie du problème est qu’il pense que la seule chose de mal qu’il ait fait dans cette histoire – la seule ! – a été de choisir une victime trop jeune… Il semble coopératif et réceptif, mais tout ce qui existe sous la surface indique une forte colère et des problèmes psychologiques bien installés, auxquels il ne veut ou ne peut faire face. »
Trois psychologues examinèrent Dahmer et convinrent qu’il était manipulateur, résistant au changement et évasif concernant ces actes. L’hospitalisation et un traitement intensif furent recommandés.
Boyle, l’avocat de la défense, expliqua que Dahmer était malade et qu’il avait besoin d’un traitement, et non pas de la prison. Il souligna le fait que Dahmer avait un emploi. « Nous ne nous trouvons pas en face d’un récidiviste de ce genre d’agression. Je crois qu’il a été arrêté avant que cela n’arrive à un point où ce serait devenu pire, ce qui signifie que ça lui est bénéfique ».
Dahmer lui-même s’adressa au juge pour sa défense, expliquant sa conduite par son alcoolisme. Il parlait bien et fut très convaincant… pour quelqu’un qui avait assassiné plusieurs hommes auparavant. « Ce que j’ai fait est très grace. Je ne me suis jamais trouvé dans cette situation avant. Rien d’aussi horrible, en tous cas. C’est un cauchemar devenu réalité, pour moi. Si une chose devait me dégoûter de mon mode de comportement, c’est bien ça… Ce à quoi je pense qui est stable et qui me donne une source de fierté dans ma vie, c’est mon emploi. J’ai failli le perdre à cause de ce que j’ai fait, et j’en suis entièrement responsable… Tout ce que je peux faire, c’est vous supplier. Je vous en prie, épargnez mon travail. Je vous en prie, donnez-moi une chance de vous montrer que je peux être honnête et droit, et ne plus jamais être impliqué dans ce genre de situation dans le futur… Avoir fourvoyé cet enfant a été le point culminant de ma stupidité… Je veux que l’on m’aide. Je veux changer de vie ».
Dahmer fut déclaré coupable le 30 janvier 1989. Le juge, William Gardner, décida de le condamner à cinq ans de mise à l’épreuve et à un an et demi dans une maison de correction (avec semi-liberté) pour qu’il puisse continuer à travailler. Dahmer resta pourtant libre jusqu’à la sentence « officielle » soit prononcée, le 23 mai. Entre temps, il assassina Anthony Sears.
Le 25 mars 1989, Jeffrey Dahmer rencontra deux hommes devant « La Cage » (un bar gay que Dahmer fréquentait souvent). L’un, blanc, se nommait Jeffrey Connor, et, l’autre, noir, s’appelait Anthony Sears. Sears s’approcha de Dahmer et ils commencèrent à discuter. Connor les conduisit à West Allis, puis Sears et Dahmer marchèrent jusqu’à la maison de sa grand-mère. Dahmer n’avait pas voulu « inviter » Anthony Sears chez lui, car il pensait que la police pouvait surveiller son appartement (il invitait donc Sears avec l’intention de la tuer).
Ils eurent des relations sexuelles, puis Dahmer offrit un verre à Anthony. Lorsque ce dernier se fut endormi, Dahmer l’étrangla et le viola.
Son crâne, son scalp et ses parties génitales furent découverts dans l’appartement de Dahmer lors de son arrestation, deux ans plus tard.

Condamné, en mai donc, à une année et demie de semi-liberté, Dahmer fut libéré après seulement dix mois. Il retrouva son appartement de la résidence Oxford. Le 20 mai 1990, deux semaines après avoir emménagé, Dahmer rencontra un jeune homme noir nommé Raymond Smith (dit Ricky Beeks), au « Club 219 ».
Ray venait d’arriver à Milwaukee et il rencontra la mauvaise personne au mauvais moment… Dahmer lui demanda s’il accepterait de poser nu pour des photos, en échange d’un peu d’argent. Ray accepta son offre et l’accompagna jusqu’à son appartement, où il fut drogué et étranglé. Dahmer eut des relations sexuelles nécrophiles avec le corps. Puis, il le démembra et jeta les morceaux dans la poubelle.
L’un des crânes peints trouvés chez Dahmer fut identifié comme étant celui de Ray Smith.
Le 24 juin 1990, Dahmer rencontra un jeune homme noir, Edward Smith, au Bar « Phoenix ». Ils allèrent à l’appartement de Dahmer en taxi et eurent des relations sexuelles.
Edward Smith fut ensuite drogué, étranglé et violé post mortem. Dahmer démembra son corps, puis le plaça dans de l’acide pour séparer les chairs.
Il jeta les morceaux du corps dans la poubelle.
Une sœur traumatisé
La sœur d’Eddie Smith, Carolyn, se bat avec une dépression.
« Lorsque quelqu’un coupe la tête de votre frère, puis dit \Hum.. Je ne sais pas quoi faire de ça. Je vais le mettre dans mon armoire pendant trois jours, et je verrais\ comment voulez-vous vivre avec ça ?! »
Carolyn Smith ne vit que sur sa pension d’invalidité. Lionel Dahmer, le père de Jeffrey, et Shari, sa belle-mère, avaient tous deux promis que les bénéfices de la vente du livre Lionel Dahmer (« A father story ») seraient entièrement reversés aux familles des victimes.
Carolyn attend toujours…
Le 8 juillet 1990, Dahmer décida de changer de « mode opératoire », et de na pas droguer sa victime.
Un adolescent hispanique de quinze ans avait accepté de poser nu pour lui. Dahmer prit un maillet et tenta de le frapper à la tête. Le garçon se débattit et réussit à s’échapper. Il alla porter plainte à la police, mais lorsqu’il demanda aux officiers de pas dire à ses parents qu’il était homosexuel, les policiers décidèrent de ne pas donner suite à sa plainte…
Le 3 septembre 1990, devant une librairie homosexuelle, sur la North 27th Street, Dahmer discuta avec un jeune homme noir originaire de Chicago : Ernest Miller. Ce dernier accepta d’accompagner Dahmer jusqu’à son appartement, où ils eurent des relations sexuelles. Puis Dahmer le drogua, lui coupa la gorge et eu des relations sexuelles nécrophile avec ce dernier avant de placer son corps dans de l’acide et blanchit le squelette. Son crâne fut peint et son squelette entier conserver dans un placard.
C’est à cette époque que les voisins de Dahmer commencèrent à se plaindre de l’odeur putride qui venait de son appartement. Dahmer expliqua au propriétaire que son réfrigérateur était cassé, mais qu’il allait le réparer le plus rapidement possible.

Trois semaines plus tard, le 24 septembre 1990, Dahmer rencontre David Thomas, un jeune homme noir. Il l’attira chez lui et le drogua. Il déclara par la suite qu’il n’avait pas voulu tuer Thomas, mais qu’il s’était inquiété du fait que le jeune puisse être en colère lorsqu’il se réveillerait et réaliserait que Dahmer l’avait drogué. Il décida donc le tuer. Le lendemain, Dahmer eut des relations sexuelles avec le corps de Thomas, le démembra et prit des photos. On ne retrouva jamais son corps.
Sa sœur déclara sa disparition le même jour. Elle l’identifia sur les photographies que Dahmer avait prises alors qu’il le démembrait.
Le 18 février 1991, Dahmer rencontra un jeune homme de dix-neuf ans, Curtis Straughter, qui voulait devenir mannequin. Dahmer lui proposa de poser pour des photos et Curtis accepta. Il l’étrangla avec une courroie en cuir. En a fait sa marionnette, puis, il le démembra et écrasa ses os. Dahmer garda son crâne, ses mains et ses organes sexuels, qu’il photographia, et jeta le reste du corps à la poubelle.
Ils furent trouvés dans appartement lors de son arrestation.
La grand-mère de Curtis Straughter déclara sa disparition le 20 février, et son crâne fut identifier grâce à sa dentition.
Le 7 avril 1991, un jeune homme noir, Errol Lindsey, parla avec Jeffrey Dahmer sur la 27éme Rue, près de la librairie homosexuel, et le suivit jusqu’à son appartement en échange d’un peu d’argent. Errol Lindsey fut drogué et étranglé. Dahmer eut des relations sexuelles avec cadavre, puis le démembra et l’écorcha, et garda sa peau durant quelques semaines.
Il conserva le crâne comme trophée et Errol fut identifié grâce à sa dentition.
Tony Hugues avait un an de plus que Dahmer. Il était noir, sourd et muet. Ils se rencontrèrent au « Club 219 », le 24 mai 1991, et communiquèrent en écrivant sur des papiers. Comme à son habitude, Dahmer lui proposa de l’argent pour des photos. Tony Hugues fut drogué, étranglé et son corps resta allongé sur le sol de la chambre à coucher pendant trois jours et profitait de celui-ci pour avoir des relations sexuelles qui lui permettait d’assouvir ses fantasmes les plus profond.
Ensuite, il le démembra et le mit dans l’acide. Son identité fut établie grâce à son crâne et à sa dentition.

Le 26 mai 1991, Dahmer rencontra Konerack Sinthasomphone, un jeune laotien de quatorze ans, devant un centre commercial, le « Grand Avenue Mall ». Il était le frère de Keison Sinthasomphone, que Dahmer avait agressé en 1988 !
Il lui offrit de l’argent en échange de photos. Konerak accepta, le suivit chez lui, et posa pour deux photos, en caleçon, avant d’être drogué. Dahmer le viola, puis alors qu’il était encore vivant, perça un trou à l’arrière de son crâne avec une foreuse, pour y injecter de l’acide chlorhydrique ! Dahmer expliqua par la suite qu’il avait fait une « expérience » : il voulait de cette manière créer un « zombie » pour contrôler complètement sa victime. Dahmer alla ensuite boire une bière dans sa cuisine.
Extraordinairement, Konerak se réveilla et parvint à se relever, il sortit de l’appartement de Dahmer et se mit à marcher. L’adolescent zigzagua sur le trottoir, nu, hagard, une menotte pendant de l’un de ses poignets. Des voisins l’aperçurent et avertirent la police.
Lorsque les officiers arrivèrent, Dahmer ramenait le garçon chez lui. Les policiers questionnèrent Dahmer, qui répondit calmement que Konerak était son amant, qu’il était majeur. Pourtant, des voisins affirmèrent aux policiers que Konerak n’était qu’un adolescent. Mais, comme le jeune Laotien ne parlait pas bien anglais, les policiers le laissèrent avec Dahmer et partirent !
Pour eux, il n’était qu’un « petit PD bourré », ils firent même des blaguent à son sujet sur leur radio…
Dahmer ramena le garçon chez lui et l’étrangla il l’étrangla immédiatement. Il le démembra et plaça son corps dans l’acide. Jeffrey avoua par la suite l’avoir violé post mortem pour encore une fois assouvir ses désirs. Konerak fut déclaré « disparu » le 27 mai 1991. On retrouva son crâne dans l’appartement de Dahmer.
Une famille brisée
Le 26 juillet 1991, quatre jours après que Dahmer a été arrêté, Philipp Arreola, le chef de la police de Milwaukee, suspendit (avec solde) les trois agents qui avaient laissé Konerak dans les mains de Dahmer, le 27 mai 1991. Ils furent par la suite réintégrés dans la police, discrètement.
Le 10 août 1991, Konerak Sinthasomphone fut incinéré après une cérémonie bouddhiste traditionnelle. Pendant ce temps, un cambrioleur vola 6 000$ à sa famille endeuillée.
La série meurtrière continua, Dahmer se mit à tuer de plus en plus fréquement.
Un mois plus tard, Dahmer tua à nouveau. Le 30 juin 1991, il alla à la Gay Pride de Chicago et rencontra un jeune homme noir, Matt Turner, à la gare routière. Lui aussi voulait être mannequin. Dahmer l’invita à Milwaukee. Il lui paya le voyage en bus, puis le trajet jusqu’à son appartement. Là, Dahmer étrangla Matt Turner.
Sa tête et organes internes furent découverts dans le frigo, et son torses dans la cuve d’acide de la chambre à coucher.

Une semaine plus tard, le 5 juillet 1991, encore à Chicago, Dahmer rencontra Jeremiah Weinberger, un jeune portoricain, au « Carols Gay Bar ». Dahmer paya de nouveau le voyage vers Milwaukee en bus et en taxi jusqu’à son appartement. Ils eurent des relation sexuelle puis s’endormirent.
La disparition de Weinberger fut déclarée le lendemain, mais il était encore en vie, chez Dahmer. Jeremiah avait voulu repartir à Chicago, Dahmer lui avait offert un verre. Dès que le jeune homme s’était endormit, Dahmer lui avait injecté de l’eau bouillante dans le cerveau après avoir percé son crâne. Jeremiah survécut, dans état comateux, durant deux jours et il faisait de lui son objet sexuel.
Puis Dahmer décida de l’étrangler.
La tête de Weinberger fut trouvée dans le frigo et son torse dans la cuve d’acide, avec celui de Turner.
Le 15 juillet 1991, Dahmer fut suspendu de son emploi à la fabrique de chocolat « Ambrosia » alors qu’il y travaillait depuis six ans… Il semble qu’il passait trop de temps chez lui, plutôt qu’au travail. Dahmer en fut vraiment contrarié.
Le même jour, Jeffrey Dahmer rencontra un homme blanc nommé Joseph Bradehoft, originaire de Greenville, dans l’Illinois. Il pleuvait beaucoup et Joseph avait un pack de bières dans les bras. Il accepta l’invitation de Dahmer à son appartement. Ils eurent des relations sexuelles, puis Jo Bradehoft fut drogué et étranglé.
Dahmer le laissa sur son lit, couvert par les draps, durant deux jours, et dormit avec le cadavre. puis, il le nettoya de ses pulsions de masturbation et le démembra.
Quand Dahmer fut arrêté, trois jours plus tard, la tête de Bradehoft était dans le frigo, et son torse flottait dans la cuve d’acide, avec ceux de Turner et Wienberger.
Dahmer semblait ne plus se contrôler, il faisait beaucoup moins attention et tuait de plus en plus souvent.

Le 22 juillet, Dahmer rencontra Tracy Edwards, un jeune homme noir. Il l’amena dans son appartement et lui offrit un verre. Edwards raconta par la suite que Dahmer avait sorti un couteau et, du gentil Docteur Jekyll, s’était transformé en méchant Mister Hyde.
Dahmer lui fit des avances sexuelles. Tracy commença à lutter quand Dahmer referma des menottes sur son poignet droit. Quand Dahmer alla chercher un couteau, Tracy se précipita comme il le pouvait vers la porte, qui n’était pas fermée à clé. Dahmer essaya de le ramener à l’intérieur. Ils commencèrent à se battre. Dahmer reçu un coup sur la tête qui le projeta à terre. Tracy courut dans le couloir de et sortit de l’immeuble.
Les officiers de policiers Muller et Rauth faisaient leur patrouille de nuit sur Kilbourn Avenue et, lorsqu’ils parvinrent sur la 25éme rue, Tracy Edwards leur hurla de s’arrêter. Terrifié, il expliqua aux policiers qu’un homme avait essayé de le tuer. Les policiers tentèrent d’enlever les menottes du poignet d’Edwards mais leurs clés n’étaient pas les bonnes. Aussi, Muller et Rauth escortèrent Edwards jusqu’à l’appartement de Jeffrey Dahmer, au 213.
La porte fut ouverte par Dahmer, blanc et blond. L’intérieurde l’appartement était propre et ordonné. Dahmer reconnut que les menottes étaient bien à lui et désigna sa chambre à coucher, expliquant que les clés devaient être sur la commode. A ce moment-là, les policiers pensaient encore être en présence d’une querelle d’homosexuels qui avaient failli mal tourner, rien de plus…
Mais, dans la chambre de Dahmer, les officiers de police trouvèrent un couteau de boucher présentant des traces de sang, ainsi que 74 Polaroïds montrant des hommes « dans des activités homosexuelles » (sic). Certaines de ces photos présentaient des hommes morts. Sur plusieurs d’entre elles, les corps étaient démembrés et mutilés.
L’officier Muller réalisa que les photographies avaient été prises dans la chambre. Dahmer, toujours calme, dit : « Je viens de perdre mon boulot, vous savez. Je voudrais bien boire une putain de bière ». L’un des policiers ouvrit alors réfrigérateur… et se mit à hurler. Il y avait une tête coupée à l’intérieur. Dahmer tenta de s’enfuir, mais les deux policiers le plaquèrent au sol et lui passèrent des menottes.
Leurs collègues continuèrent à fouiller l’appartement, et firent d’horribles découvertes. La porte qui menait à la chambre à la chambre à coucher et à la salle de bain avait été équipée d’un verrou.

Une boîte de bicarbonate de soude dans le réfrigérateur absorbait difficilement l’odeur de décomposition de la tête coupée. Dans le frigo, il y avait trois autres têtes, côte à côte dans des sacs plastiques fermés ainsi qu’un cœur.
Anne E. Schwartz, la journaliste qui fut la première sur les lieux, décrit ce qu’elle vit dans son livre « The Man Who Could Not Kill Enough ( Dahmer : L’homme qui ne pouvait pas tuer assez. ) » : « … au fond du placard, il y avait une marmite métallique qui contenait des mains et des pénis décomposés. Sur l’étagère, il y avait deux crânes. Dans le placard, il y avait aussi des récipients d’alcool, de chloroforme et de formaldéhyde, ainsi que des bocaux contenants des organes génitaux préservés dans du formaldéhyde… »
« Trois autres crânes furent trouvés dans une commode. Une penderie contenait un squelette complet, des scalps humains desséchés, et des organes génitaux. Dans une boîte, il y avait deux autres crânes. Dans une cube de 260 litres d’avide, la police trouva trois torses humains dans différents états de décomposition… ».
Certains des Polaroïds avaient été pris par Dahmer alors qu’il démembrait ses victimes. « L’un représentait la tête d’un homme dans un évier. Un autre montrait une victime incisée du cou à l’aine, comme un cerf étripé après la chasse, avec une coupure si nette qu’on pouvait voir l’os pelvien ».
Certaines de ses photos montraient ses victimes avant qu’il ne les tue, dans diverses poses érotiques ou lors de séances de « bondage ».
On trouva également des cartes de crédits, des permis de conduire et des cartes d’identité ayant appartenu aux victimes de Dahmer.
Il n’y avait nourriture dans le réfrigérateur, rien que des condiments. Bien que Dahmer sembla se nourrir de ses victimes, au moment de son arrestation, il était très mince.

Le 25 juillet 1991, Dahmer fut inculpé de 4 homicides volontaires et sa caution fut fixée à 1 million de dollars, comptant.
Le 4 août, la police retourna la terre dans le jardin de la maison d’enfance de Dahmerà Bath et découvrit des fragments d’os humain.
Le 6 août 1991, la caution de Dahmer passa à 5 millions de dollars lorsque 8 accusations de meurtre supplémentaires furent ajoutées aux précédentes.
Finalement, le 22 août, Dahmer fut accusé de 15 meurtres. La plus longue phrase que Dahmer murmura durant l’audience préliminaire fut : « Je comprends, votre honneur », lorsque le juge lui demanda s’il comprenait les charges retenues contre lui.
Le 22 août 1991, Dahmer plaida « non coupable pour cause d’aliénation mentale ».
Le 13 juillet 1992, Dahmer ignora les conseils de son avocat et changea de défense. Il plaida coupable.
Selon Don Davis, dans son livre « The Milwaukee Murders ( Les Meurtres de Milwaukee ) » : « la déclaration de Dahmer retourna complètement l’affaire. A présent, au lieu d’avoir à prouver que cet homme n’avait pas commis ces meurtres, l’avocat Gerald Boyle devait dérouler l’une des plus sanglantes tapisseries jamais vues dans un tribunal américain. Sa tâche était de convaincre le jury que Dahmer était fou, parce que seule une personne dérangée aurait pu faire ce qu’il avait fait. »
Deux enquêteurs lurent tour à tour la confession de 160 pages de Dahmer. C’était un catalogue de perversions sexuelles. La detective Dennis Murphy déclara que Dahmer « ressentait une immense culpabilité en raison de ses actions. il se sentait complètement mauvais. » (mensonge ou vérité, il était donc conscient de la gravité de ses actes).

Ensuite, il cita la propre confession de Dahmer : « Il est difficile pour moi de croire qu’un être humain a pu faire ce que j’ai fait, mais je sais que je l’ai fait ». Dahmer déclara que sa peur d’être arrêté avait été balayée par l’exitation de contrôler complétement sa victime.
La bataille des psychiatres pour savoir si Dahmer était ou non responsable légalement (et donc capable de contrôler ses actes) sembla embrouiller le jury.
Finalement, l’avocat de Jeffrey Dahmer dessina un tableau pour le jury, qu’il lut rapidement : « des crânes dans le placard, cannibalisme, pulsions sexuelles, perforage de crâne, créer des zombies, nécrophilie, boire de l’alcool tout le temps, essayer de créer un sanctuaire, lobotomies, dépeçage, appeler des taxidermistes, visiter des cimetières, se masturber… Ceci est Jeffrey Dahmer, un train fou sur les rails de la folie… »
Le Procureur McCann réfuta ces arguments : « Il n’était pas un train fou, il était le conducteur ! Il satisfaisait ses incroyables désirs sexuels. Mesdames et messieurs, il a trompé beaucoup de gens. Je vous en pris, ne laissez pas cet assassin vous tromper ».
Le jury délibéra pendant cinq heures, et décida que Jeffrey Dahmer ne méritait pas de passer le reste de sa vie dans un asile de fou, mais plutôt en prison. Il fut reconnu coupable des quinze meurtres et déclaré sain d’esprit.

Dahmer écrivit une confession en forme d’excuse au juge (mais pas aux familles), relatant une odyssée sanglante de trente ans.
« Votre Honneur : c’est terminé, maintenant. Il n’y jamais été question de me libérer. Je ne voulais pas la liberté. Franchement, je voulais la mort. Il fallait dire au monde que j’ai fait ce que j’ai fait, mais pas par haine. Je n’ai jamais haï personne. Je savais que j’étais malade ou mauvais ou les deux. Maintenant, je crois que j’étais malade. Les docteurs m’ont parlé de ma maladie, et à présent, je me sens en paix… Je sais le mal que j’ai causé… Remerciez Dieu, car je ne pourrai plus faire de mal. Je crois que le seul le Seigneur Jésus-Christ peut me sauver de mes péchés… Je ne demande pas de considération. »
Dahmer fut condamné 15 fois à la prison à vie ou un total de 957 années de prison.
Il s’adapta très bien à la vie en prison au Colombia Correctional Institute de Portage, dans le Wisconsin. Il fut placé avec les autres prisonniers, ce qui compromit sa sécurité. Après qu’il a été attaqué le 3 juillet 1994, durant un service religieux, par un jeune Cubain qu’il n’avait jamais vu auparavant, on le plaça dans la zone de Haute Sécurité.

Jeffrey Dahmer, prisonnier modèle, convainquit les autorités pénitentiaires de l’autoriser à avoir plus de contacts avec ses codétenus. Il fut autorisé à manger dans les zones communes et on lui donna des travaux de nettoyage à faire dans des équipes de prisonniers.
Le matin du 28 novembre 1994, Dahmer lavait le sol des douches avec deux prisonniers très dangereux : Jesse Anderson, un homme blanc qui avait tué sa femme et accusait un homme noir de l’avoir fait, et Christopher Scarver, un jeune schizophrène noir qui pensait être le fils de Dieu, et qui était en prison pour meurtre (et aurait dû être dans un hôpital psychiatrique).
Il n’était pas difficile d’imaginer comment Scarver voyait Dahmer, qui avait tué tant d’hommes noirs, et Anderson, qui accusait un noir de son crime. Une combinaison désastreuse.
Vingt minutes après qu’ils ont commencé à laver, un gardien revint pour voir si tout allait bien. Il trouva Dahmer face contre terre, dans une marre de sang, le crâne fracassé. Anderson était couché dans une douche, en sang lui aussi. Christopher Scarver leur avait frappé la tête contre le sol et les murs des douches. Dahmer décéda durant le transport à l’hôpital. Jesse Anderson mourut peu après. Scarver déclara : « Dieu m’a dit de le faire ! » Il fut condamné pour la deuxième fois à la prison à vie pour ces deux meurtres…
A la demande de sa mère, le cerveau de Dahmer fut préservé dans du formaldéhyde pour qu’il soit étudier.
Une année après sa mort, les parents de Dahmer commencèrent à se battre au sujet de leur fils.
Enfin, pourrait-on dire…
Le 12 décembre 1995, cette saga absurde se termina enfin, lorsqu’un juge donna raison au père de Dahmer, qui voulait honorer la requête de son fils : être incinéré. Chacun des parents de Dahmer reçut la moitié de ses cendres.
Les victimes de Jeffrey Dahmer

Steven Hicks (19 ans)
Dahmer l’a pris en stop, puis la ramené chez sa mère, le 18 juin 1978, à Bath Township (Ohio).
Il lui fit boire de l’alcool jusqu’à ce qu’il soit complètement saoul, l’a frappé avec un haltère, l’a violé, et l’a finalement étranglé.

Steven Tuomi (24 ans)
Dahmer lui a fait boire de l’alcool jusqu’à ce qu’il soit complétement saoul, a eut des relations sexuelles, puis l’a étranglé et a essayé d’arracher son cœur, à l’Ambassador Hotel, le 15 septembre 1987.

James « Jamie » Doxator (14 ans)
Dahmer l’a drogué puis étranglé et eut des relation post mortem, dans la maison de sa grand-mère, à West Allis, dans le sud de Milwaukee, le 16 janvier 1988.

Richard Guerrero (23 ans)
Dahmer l’a drogué puis étranglé ainsi que avoir eut des relations sexuelles dans la maison de sa grand-mère le 24 mars 1988.

Anthony Sears (26 ans)
Dahmer l’a drogué, l’a violé, puis étranglé dans la maison de sa grand-mère le 25 mars 1988.

Raymond Lamont Smith (35 ans)
Dahmer l’a drogué et étranglé, puis a eu des rapports sexuels avec le cadavre, au 213, Oxford Apartments, North 25th street, le 20 mai 1990.

Edward W. Smith (27 ans)
Dahmer a attiré Edward Smith dans son appartement du 213, Oxford Apartments, North 25th street, où il a eut des rapports sexuelles, l’a drogué et étranglé, le 24 juin 1990.

Ernest Miller (22 ans)
Il a été attiré par Dahmer au 213, Oxford Apartments, North 25th street, le 3 septembre 1990. Dahmer l’a drogué puis lui a coupé la gorge, et a eut des relations sexuelles.

David Thomas (23 ans)
Dahmer lui a offert un verre d’alcool mélangé a des somnifères, puis l’a étranglé, et a eut des relations sexuelles, au 213, Oxford Apartments, North 25th street, le 24 septembre 1990.

Curtis Straughter (19 ans)
Dahmer lui a offert un verre d’alcool mélangé a des somnifères, puis l’a étranglé, et a eut des relations sexuelles, au 213, Oxford Apartments, North 25th street, le 18 février 1991.

Errol Linsey (19 ans)
Il a été attiré par Dahmer, au 213, Oxford Apartments, North 25th street, le 7 avril 1991.
Dahmer l’a étranglé, et a eut des relations sexuelles.

Anthony Hughs (31 ans)
Il était sourd et muet, mais Dahmer a réussi à l’attirer chez lui, au 213, Oxford Apartments, North 25th street, le 24 mai 1991.
Une fois à l’intérieur, Dahmer l’a drogué, violé et étranglé.

Konerak Sinthasomphone (14 ans)
Konerak a été drogué, torturé et violé avant d’être étranglé au 213, Oxford Apartments, North 25th street, le 27 mai 1991.

Matt Turner (20 ans)
Il a été attiré par une proposition de séance photos à 50 dollars, au 213, Oxford Apartments, North 25th street, le 30 juin 1991.
Dahmer l’a drogué, violé et étranglé.

Jeremiah « Jeremy » Weiberger (23 ans)
Tout comme Konerak, Dahmer l’a attiré chez lui, l’a drogué, torturé, a percé un trou dans son crâne et violé, au 213, Oxford Apartments, North 25th street, le 7 juillet 1991.

Oliver Lacy (23 ans)
Dahmer l’a drogué, étranglé et il a eut des rapports sexuelles, au 213, Oxford Apartments, North 25th street, le 15 juillet 1991.

Joseph Bradehoft (25 ans)
Il a été attiré chez Dahmer, puis a été drogué, étranglé et violé, au 213, Oxford Apartments, North 25th street, le 19 juillet 1991.
Mode opératoire
Enfant, Jeffrey Dahmer aimait disséquer de petits animaux, une fois adulte, il a fait la même chose, mais avec des humains. Il attirait des homosexuels, des sans-abris, de jeunes marginaux dans son appartement, en leur promettant du sexe, de la drogue ou de l’argent. Parfois, il discutaient tranquillement et avaient des rapports sexuels. Mais, ensuite, Dahmer leur offrait un verre d’alcool mélangé à des somnifères et lorsqu’ils étaient endormis il les tuait.
Ce n’est qu’une fois que sa victime était morte que Dahmer « prenait vie ». Il avait des relations sexuels nécrophiles avec le cadavres. Il a fréquemment prémédité et préparé ses meurtres, et il a toujours été consciencieux pour utiliser un préservatif. Il était totalement en possession de ses moyens et, contrairement à ce qu’il a affirmé tout au long de son procès, il n’était pas un « aliéné mental irresponsable ne sachant pas ce qu’il faisait ».
Il a aussi mutilé les corps de ses victimes et a expérimenté différentes manières de disposer les cadavres, comme des jouets qu’il triturait dans tout les sens. Il en a pris de nombreuses photos.
Par deux fois, il a tenté de faire de sa victimes un « zombies », en lui perçant le crâne et en lui injectant des substances dans le cerveaux. Il voulait que sa victime soit totalement en son pouvoir, qu’elle obéisse au moindres de ses ordres… et qu’elle reste avec lui.
Après avoir disposé de sa victime, Dahmer la démembrait. Il ne l’a jamais fait avec une tronçonneuse, mais avec un grand couteaux de cuisine, dans sa baignoire. Il a « affiné » sa manière de faire disparaître les corps, à mesure qu’il tuait. Les dernières victimes ont toutes été démembrées.
Puis, Dahmer a plongé leur corps en morceaux dans sa cuve d’acide pour enlever les chairs. Il a ensuite jeté l’espère de gelée résultant de ce traitement à la poubelle et, soit il a gardé les os comme « décoration », soit il les a réduits en morceaux pour les jeter dans la cuvettes des toilettes. « La première fois, je n’ai su quoi faire avec les restes du corps. Mais une fois que j’ai commencé à la faire, c’est devenu sexuellement excitant pour moi ».
En général, les tueurs en série chassent dans leur propre groupe ethnique. Mais Dahmer avait une préférence, une attirance certaine pour les hommes noirs.
Dernier point… On peut s’étonner qu’aucun des voisins de Dahmer ne soit jamais inquiété des innombrables allées et venues de Dahmer, et des nombreuses visites de jeunes hommes qui ne semblaient jamais repartir de chez lui. « Chacun chez soi et les moutons seront bien gardés » ?
La police a eu plusieurs occasions d’arrêter Dahmer avant 1991. De jeunes hommes se sont plaints d’avoir été drogués et violés par Dahmer, et les policiers l’ont interrogé au moins une fois, sans résultat.
Milwaukee est une ville ouvrière, et la majorité de la population est issue des émigrants allemands et hollandais (prostants et souvent puritains). La police était (est toujours ?) franchement homophobe.
Comme Dahmer était blond aux yeux bleus, beau parleur et surtout grand menteur, et que les plaintes étaient déposées par des homosexuels, les policiers ne faisaient sans doute pas de gros efforts.
En 1988, la police questionna Dahmer au sujet d’un homme qui prétendait avoir été drogué et violé dans la maison de sa grand-mère. La police ne poursuivit pas plus loin après que Dahmer a nié ces accusations.
En 1988 encore, la police sont appartement après qu’il a été accusé d’avoir agressé sexuellement un adolescent. Dahmer fut par la suite reconnu coupable et passa dix mois en maison de correction, mais les policiers, durant leur « fouille », manquèrent les photos, les crânes et les autres preuves de ses crimes.
Un jour, il y eut des meurtres dans l’immeuble de Dahmer et, selon ses dires, la police « entra à nouveau dans mon appartement, jeta un oeil, mais ne vit rien ».
Ne parlons même pas de la réaction des agents de police quand ils ont rendu Konerak, nu, menotté, affolé, dégoulinant de « sperme », et hagard, à un Jeffrey Dahmer et souriant, alors que les voisins affirmaient que le gamin n’avait que 14 ans.
Et quand un voisin se plaignit de l’odeur affreuse qui provenait de l’appartement de Dahmer (en 1991), les policiers questionnèrent… le locataire d’un autre appartement.
Motivations
Comme la majorité des tueurs en série, Dahmer considérait ses victimes comme des objets, des choses qui n’existaient que pour lui donner du plaisir. Un plaisir sexuel, mais aussi, et surtout le plaisir de posséder une personne comme un objet, d’avoir un pouvoir total sur elle? A défaut d’avoir la maîtrise de sa vie, Dahmer voulait maîtriser celle de ses victimes.

Il a avoué lui-même qu’il n’arrivait pas toujours à assouvir totalement ses désirs, ses fantasmes. Alors, il tuait un autre homme, avec l’espoir que, cette fois, le plaisir serait entier. Mais il n’a jamais réussi à obtenir une satisfaction totale, et il a dû recommencer, recommencer et recommencer : « j’érais complétement balayé par ma compulsion. (Après le meurtre de Doxator…), ça ne m’a pas entièrement satisfait, alors j’ai pensé qu’un autre, peut-être, le ferait. Peut-être que celui-là va me satisfaire, satisfaire mes pulsions, satisfaire mes envies sexuelles, me satisfaire enfin, et le nombre de types a commencé à grandir, à augmenter et augmenter, et c’est devenu incontrôlable, comme vous pouvez le voir ».
Comme pour d’autres tueurs en série, le nombre des victimes de Dahmer a augmenté à mesure qu’il « s’habituait à tuer » et que le désir devenait plus fort : une 1987, deux en 1988, une en 1989, quatre en 1990, et huit 1991, jusqu’à son arrestation. Les derniers meurtres n’ont été séparés que de quelques jours.
Il voulait surtout que ces jeunes hommes ne l’abandonnent pas. Il semblerait, d’après les experts chargés de son cas par le tribunal, que Dahmer ne supportait aucune forme de séparation d’avec les gens auxquels il s’attachait. A fortiori, il ne pouvait supporter qu’on le quitte.
Le cannibalisme parait suivre le même bur : il consommait ses victimes pour qu’elles fassent à jamais partie de lui, qu’elles soient en lui.
Il a dit lui-même qu’il ne haïssait pas ses victimes et ne désirait pas leur faire mal, il voulait les contrôler.
« Je n’étais pas intéressé par la torture. Tout ce que je voulais, c’était que ce soit rapide et sans douleur pour eux. Je sais que ça à l’air ridicule que je dise ça, mais c’était vraiment mon but. Et après, j’avais un contrôle total sur eux, alors je n’avais pas à m’inquiéter du fait qu’ils pourraient partir le lendemain matin et je pouvais réaliser mes fantasmes.»
« Je ne les haïssais pas, non. C’était… Je… C’était le seul moyen que je connaissais pour les garder avec moi. Ça me donnait une sensation de contrôle total, et ça augmentait l’excitation sexuelle, je suppose, de savoir que j’avais ce contrôle et que je pouvais faire d’eux tout ce que je voulais».
Dahmer préférait les rapports sexuels avec des cadavres plutôt qu’avec des êtres vivants. La possession et le viol d’une victime vivante n’étaient pas ce qui l’interressait le plus, il n’était pas un sadique. (Lorsqu’il a percé le crâne de Konerak, ce n’était pas dans le but de le faire souffrir, mais pour faire une expérience, pour essayer d’en faire un zombie). Le sexe avec des êtres vivants n’était pas « aussi bon », a expliqué Dahmer, parce qu’ensuite « ils se levaient et s’en allaient ».
La plupart des tueurs en séries considèrent que « c’est fini » lorsque leur victime meurt. Tout ce qu’ils font les conduit à ça. ils les attachent, ils aiment les entendre crier et supplier. Ils se sentent bien, puissants et dominateurs… Dans le cas de Dahmer, tout se passait après la mort. Tout ce qui l’intéressait et lui procurait une satisfaction commençait après la mort de sa victime. Ses fantasmes se focalisaient sur le contrôle complet d’une personne.
On peut aussi noter que Dahmer, alcoolique, devenait violent lorsqu’il avait trop bu. C’est sans doute ce qui est arrivé avec Steven Tuomi.

Selon Robert Ressler, ancien profiler au FBI qui a discuté avec de nombreux tueurs en série, Jeffrey Dahmer suggérait une « nouvelle espèce » de tueurs en série. En effet, Ressler a découvert que Dahmer seul plus de caractéristiques typiques des tueurs en série que chez tous les autres qu’il avait pu rencontrer auparavant. (les exemples qu’il cite dans son livre « Woever Fights Monsters (Celui qui combat les monstres) » sont ceux de Richard Chase, John Wayne Gacy, Ted Bundy et Ed Kemper). Ressler est parvenu a cette conclusion après avoir parlé avec Dahmer deux jours entiers. Il a également conclu que Dahmer était fou et a témoigné en ce sens lors de son procès. En fait, lorsque les entrevues furent terminées, Ressler écrivit dans son livre : « Je ressentais uniquement de l’empathie envers la personne tourmentée et tordue assise en face de moi ».
Cependant, un autre profiler, John Douglas, co-auteur de « MindHunter (Chasseur d’esprits) », a lui un avis totalement opposé. Il ne considère pas du tout que Dahmer soit fou.
(Mon avis personnel, si cela vous intéresse, était que Dahmer était « sain d’esprit », bien que ses actes puissent sembler relever de la folie. Je pense également que ses parents portent une lourde responsabilité dans son développement, notamment sa mère, qui avait choisi de l’ignorer complètement durant son enfance. Cet abandon a, selon moi, profondément marqué Dahmer. Bien que sa grand-mère ait été présente, elle n’a jamais pu remplacer sa mère et n’a pas su comment le remettre sur le droit chemin.
Le fait qu’il ait utilisé un préservatif lors de ses rapports sexuels avec ses victimes (mortes ou vivantes) en est une preuve. De plus, sa capacité à mentir aux policiers concernant Konerak Sinthasomphone, la préméditation et la préparation minutieuse de ses meurtres, ainsi que sa volonté de faire disparaître les corps de Steven Hicks et Steven Tuomi, démontrent une conscience claire de ses actes. Il vivait dans son propre monde, certes (loin d’être un idiot, il pensait pourtant qu’en injectant de l’acide dans le crâne d’un homme, cela le transformerait en « zombie »…), mais cela relève davantage de la « pensée magique » que de la folie. Dahmer n’a jamais entendu de voix, n’a jamais eu l’impression que quelqu’un d’autre agissait à sa place. Il préméditait souvent ses actes, qu’il savait être « mauvais ». En ce sens, il n’était pas fou.).
La pensée magique
(Freedman, Kaplan, Sadock, 1976, p.1313) : « La pensée magiquese réfère à la croyance que des pensées spécifiques, la verbalisation, les gestes associés, ou les postures peuvent, d’une façon mystique, conduire à l’accomplissement de certains désird ou à prévenir certains maux. Les jeunes enfants sont enclins à cette forme de pensée, comme conséquence de capacité limitée à comprendre la causalité ».
Ailleurs, (id. p. 632), les auteurs ajoutent : « Le patient sent que, simplement en pensant à un événement dans le monde extérieur, il peut faire en sorte que cet évènement arrive sans le moyen d’une action matérielle ».
Dahmer savait pertinemment que percer le crâne d’un homme pouvait le tuer. Il savait précisément que les « zombies » n’existent pas. Mais il s’est dit : « Et si je crois très fort que ça peut réellement arrivé ? Si j’en suis persuadé et que je le fais, pourquoi est-ce que ça ne se réaliserait pas ? »
Dahmer vit plusieurs psychiatres après avoir été condamné pour « violation de l’ordre public », puis pour « abus sur mineur ».
Aucun psychiatres ne déclara qu’il était fou ou psychopathe? Ils parlèrent plutôt d’un jeune homme pessimiste, déprimé, solitaire, menteur, impulsif et … dangereux.
Pour vous montrer l’état d’esprit de Dahmer, voici une description de son appartement tel que l’ont trouvé les policiers :
« Les portes de l’appartement de Dahmer, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, étaient renformées par des multiples verrous et un système d’alarme. Sur les murs de la chambre à coucher et du hall, Dahmer avait encadré des photographies et des posters d’hommes nus dans des poses « artistiques » et clairement destinées à attirer un homosexuel. Il y avait « Le grand brun et beau Chippendales », « Rock Hard », « Hard men 2 », « Hard men 3 », « Peep Show » et « Vague de Chaleur tropicale »…
On trouva également des vidéos non pornographiques parmi lesquelles deux cassettes dont on allait parler plusieurs fois durant le procès de Dahmer : « L’exorciste 3 » et « Le retour du Jedi ». Dahmer était fasciné par ces deux films qu’il revoyait sans cesses. Pourquoi ? Parce que, dans ces films, les « méchants » sont dotés de pouvoir extraordinaires et douloureux, et qu’ils maîtrisent leurs victimes, qui ne peuvent se défendre. Dahmer regardait ces précis des deux films, quasiment en boucle.
Les policiers trouvèrent aussi une vidéo présentant un documentaire sur l’évolution selon Darwin.
Dahmer a lu « Origine des espèces à l’aide de la selection naturelle. … » par Darwin. Et il a dit : « Si une personne ne pense pas qu’il y a un dieu à qui on doit rendre des comptes, alors à quoi cela peut-il servir d’essayer de modifier son comportement pour le garder dans un domaine acceptable ? C’est ce que je pense, en tous cas. J’ai toujours pensé que la théorie de l’évolution était vraie, que nous venons tous de la boue. Quand nous mourrons, vous savez, c’est ça, il n’y a rien…».
S’il croyait que « seuls les forts survivent » est la seule loi morale dans la nature, alors pour lui, il ne faisait rien de mal, excepté que ses meurtres n’ont pas produit de progéniture.»
« Les policiers découvrirent également des objets surprenants : une bible, des cassettes audio sur « La science de la création de la Bible », et d’autres cassettes intitulées « Le Déluge de la Génèse » et « La Bible, la Science et l’Age de la Terre ». »

Dahmer, sans doutes influencé par la profonde religiosité de sa grand-mère, voulait créer un « autel » dans son appartement, avec les crânes et les squelettes de ses victimes. Il en a même fait des dessins. Il y aurait fait figurer tous ses « trophées », sa statue représentant un griffon, et de l’encens brûlant dans les crânes de ses victimes, pour qu’il puisse recevoir « une énergie et un pouvoir spéciaux afin de l’aider socialement et financièrement. »
Lorsque Dahmer a été arrêté, il a raconté en détail (aux policiers et au FBI) tout ce qu’il avait parce qu’il : « s’inquiétait au sujet du Jugement Dernier »… Peut-être pensait-il que « faute avouée est à moitié pardonnée ».
Il y avait d’autres cassettes audio concernant la « Numérologie et le Triangle Divin », et un kit d’apprentissage en latin. Finalement, il y avait quatre livres qui expliquaient comment s’occuper de poissons et d’aquarium. Les policiers trouvèrent d’ailleurs un bel aquarium, propre et sain, rempli de plantes et de poissons exotiques.
Dahmer adorait les animaux, notamment les poissons.
Citations
- « J’ai vraiment merdé, cette fois » : Jeffrey Dahmer, à son père, après son arrestation.
- « Je ne sais pas pourquoi ça a commencé. Je n’ai aucune réponse précise moi-même. Si je connaissais les vrais raisons, les raisons réelles pour lesquelles tout ça a débuté, avant même que ça ait commencé, je n’aurais probablement jamais rien fait de tout ça » : Jeffrey Dahmer.
- « Je savais que ma grand-mère se réveillerait et je voulais qu’il reste avec moi… alors je l’ai étranglé… Je l’ai emmené dans ma chambre et j’ai fait semblant qu’il était encore vivant » : Jeffrey Dahmer.
- « … Comme des flèches, traversant mon esprit à l’improviste, quand je ne m’y attendait pas » : Jeffrey Dahmer, parlant de ses fantasmes.
- « Cette nuit dans l’Ohio, cette nuit … impulsive. Rien n’a été normal depuis. Ça entache votre vie entière. Après que ce soit arrivé, j’ai pensé que j’allais juste essayer de vivre aussi normalement que possible, et que j’allais enterrais ça. Mais les choses comme ça ne restent pas enterrées. Je ne pensais pas que ça le ferait, mais ça le fait, ça infecte toute votre vie » : Jeffrey Dahmer, parlant de son premier meurtre, celui de Steven Hicks.
- « Oui, j’ai des remords, mais je ne suis pas sûr, moi-même, qu’ils soient aussi profonds qu’ils devraient l’être. Je me suis toujours demandé pourquoi je ne ressens pas plus de remords » : Jeffrey Dahmer.
- « Après que la peu et la panique provoquées parce que j’avais fait aient disparu (le meurtre de Tuomi), ce qui a pris un mois ou deux, j’ai recommencé. A partir de ça, c’était comme un désir, une faim, je ne sais pas comment le décrire, une compulsion, et j’ai continué à le faire, et à le faire encore, et encore, dès que l’opportunité se présentait » : Jeffrey Dahmer.
- « C’est comme si un gros morceau de moi avait été arraché et je ne suis plus vraiment entier. Je ne pense pas que je dramatise ça, et je mérite surement d’être ici. Mais, c’est comme si vous parlier à quelqu’un qui est en phase terminale d’une maladie et qui est proche de la mort. La mort serait préférable pour moi, plutôt que ce que j’affronte en ce moment. Je me sens comme si j’allais imploser, vous comprenez ? Je veux juste aller quelque part et disparaître » : Jeffrey Dahmer, en prison (loin de chez lui et de ses proies éventuelles).
- « Je ne pouvais pas trouver de sens à ma vie quand j’étais dehors. Je suis persuadé que je ne vais pas le trouver ici non plus (en prison). C’est l’apothéose d’une vie médiocrement employée et le résultat final est terriblement déprimant… C’est juste l’histoire dégoutante, pathétique, vile et misérable d’une vie, rien d’autre. Comment ça peut aider quelqu’un, je n’en sais rien. » : Jeffrey Dahmer
Bibliographie
Livre en français :
Le monstre de Milwaukee : L’affaire Jeffrey Dahmer
Résumé : Traduction du livre original de Don Davis « The Milwaukee Murders : Nightmare in Apartment 213 : The True Story ».
Critique : Excellent. Don Davis est un spécialiste des livres présentant les tueurs en série et les affaires criminelles. C’est détaillé, clair et pas trop gore.
Mon ami Dahmer
Résumé : « Derf Backderf entre au collège en 1972, où il fait la connaissance de Jeffrey Dahmer, un enfant solitaire au comportement un peu étrange. Les deux ados se lient d’amitié et font leur scolarité ensemble jusqu’à la fin du lycée. Jeffrey Dahmer deviendra par la suite l’un des pires serial killers de l’histoire des Etats-Unis. « Mon ami Dahmer » est donc l’histoire de la jeunesse de ce tueur, à travers les yeux de l’un de ses camarades de classe. Précis et très documenté, le récit de Derf Backderf (journaliste de formation) décrit la personnalité décalé de Dahmer qui amuse les autres ados de cette banlieue déshumanisée typique de l’Amérique des années 1970. »
Livres en anglais :
A Father’s Story
Résumé : « Le 23 juillet 1991, le pharmacien Lionnel Dahmer découvrait, avec le reste du monde, que son fils Jeffrey était un meurtrier qui avait perpétré des crimes effroyables durant des années. D’abord, le père de Jeffrey Dahmer nia tout, refusa tout. Ensuite, il pensa qu’il avait été l’instrument d’autres personnes à qui il avait obéit. Mais, alors que les preuves s’accumulaient, il devint clair que son fils avait agi seul. Il finit par admettre sa culpabilité. Ce livre n’est pas l’histoire de Jeffrey Dahmer, mais celle de son père, qui, lentement, dû admettre la triste vérité. C’est une biographie familiale et une confession. »
Critique : Lionnel Dahmer exprime ses doutes, sa colère, son incompréhension, sa honte, sa culpabilité. Il essaie de comprendre comment son épouse et lui ont pu mettre au monde un monstre tel que Dahmer, et s’il est responsable de ce que son fils est devenu.
Milwaukee Massacre : Jeffrey Dahmer and the Milwaukee Murders
Résumé : 275 pages. Des détails, des histoires, des infos sur les actions, la vie, le procès, les victimes de Dahmer. De nombreuse photographies.
Critique : un livre très détaillé sur les meurtres et les réalisions malsaines de Jeffrey Dahmer.
Step into My Parlor : The Chilling Story of Serial Killer Jeffrey Dahmer
Résumé : 305 pages dont 16 photos. Le livre s’attacheà décrire la vie des victimes de Dahmer et les recherches de leurs familles pour les retrouver.
The Man Who Could Not Kill Enough
Résumé : Ce livre couvre « L’affaire Dahmer » dans sa totalité. Anne Schwartz, journaliste du Milwaukee Journal, décrit en détail ce que les policiers ont découvert dans l’appartement, la manière dont les victimes ont été identifiées, l’esprit de Dahmer (le gamin qui découpait des animaux, l’adolescent abandonné par ses parents), l’histoire personnelle de familles des victimes et l’indignation qu’elles ont ressentie face à la police, qui était supposée les protéger.
Critiques : Anne Schwartz a été la première journaliste à entrer dans l’appartement de Dahmer… et à en faire l’inventaire. Elle a réussit à contacter la police, le avocats et les juges de cette affaire. Elle pose la bonne question ; pourquoi Dahmer n’a-t-il pas été arrêté plus tôt ?
The Shrine of Jeffrey Dahmer
Résumé : Une étude complète de l’affaire Jeffrey Dahmer.
Critique : Masters est un spécialiste des biographies de criminels, plusieurs fois récompensé. Ce livre ne fait pas exeption à la règle. L’auteur décrit avec humanité et de manière chronologique, l’enfance, la jeunesse, les crimes et le procès de Jeffrey Dahmer, en détail, et tente de répondre au « pourquoi ». Un excellent livre, sans le meilleur écrit sur Jeffrey Dahmer.
Compulsion ti Kill
Résumé : Ce livre représente les vies de « citoyens modèles insoupçonnables » (qui furent en fait des tueurs en série) tels que Jeffrey Dahmer, mais aussi Kenneth Bianchi, John Christie, Gerard Schaefer, Peter Sutcliffe, Ed Kemper, Andrei Chikatilo, etc.
Filmographie
Films :
Secret Life of Jeffrey Dahmer ( sortie en 1993)
Résumé : Ce film est basé sur la vie de Jeffrey Dahmer.
Critique : (Tirée de IMDB) « L’acteur qui joue Dahmer est excellent. Le film montre bien que Dahmer n’avait pas de vraie vie, le néant total. Le film est bien documenté, pas trop « gore », et il y a de l’emotion aussi. La seule erreur du film est que Dahmer est présenté comme un type assez « branché » alors que c’était tout le contraire, en réalité. Mais le reste est proche de la réalité. Son enfance, toutes les années durant lesquelles il a tué, et l’abandon qu’il ressentait si souvent… Très bon film ».
Dahmer le cannibale (sortie en 2002)
Résumé : « Basé sur des authentiques, « Dahmer le cannibale » relate les crimes en série d’un maniaque anthropophage dont les victimes sont exclusivement des hommes. Surnommé « le monstre de Milwaukee », il a été accusé de les avoir violées, assassinées, amputées et mangées. « Dahmer le cannibale » est son histoire : une terrifiante plongée dans les fantasmes d’un criminel à l’esprit dérangé… »
Critique : Un bon film qui s’attache plus à la personnalité de Dahmer qu’à ses crimes, et ne verse pas dans le gore gratuit. Jeremy Renner, qui joue Dahmer, montre très bien la froideur et le manque total de sentiment du tueur.
Séries :
Dahmer : Monstre – L’histoire de Jeffrey Dahmer (sortie en 2022)
Résumé : La série met en lumière les événements marquants de la vie de Dahmer, depuis ses premières impulsions meurtrières jusqu’à son arrestation. Elle s’attarde également sur les familles des victimes et les injustices qu’elles ont subies, tout en dénonçant l’incompétence policière et les préjugés raciaux de l’époque.
Critique : La performance d’Evan Peters dans le rôle de Dahmer est saluée pour sa profondeur et son intensité. L’ambiance sombre et oppressante de la série est également remarquée, bien qu’elle ait été critiquée pour son rythme parfois lent et son montage erratique. Certains trouvent que la série manque d’une analyse psychologique plus approfondie de Dahmer, mais elle reste une œuvre captivante qui dépasse le simple voyeurisme pour offrir une réflexion sur les victimes et les systèmes défaillants.
Documentaires :
Jeffrey Dahmer Files
Résumé : un documentaire-fiction qui utilise des images d’archive, des interviews et de récréation d’événements pour raconter comment les gens ont réagi à l’arrestation de Dahmer de 1991 (une voisine, un policier et le médecin légiste). Ce documentaire brosse un tableau convaincant des événements entourant l’arrestation et le procès de Jeffrey Dahmer. Ils nous montrent aussi comment la révélation des ses crimes a affecté ceux qui l’ont côtoyé, et notamment sa voisine.
American Justice : Dahmer: Mystery of a Serial Killer
Résumé : Comment expliqué qu’un tueur, sans aucun motif, que ce soit la haine ou la peur, prenne la vie d’un être ? La police est-elle capable de résoudre de telles affaires ? Alors que les atrocités des crimes de Dahmer étaient mises à jour, de nombreuses personnes se sont demandé pourquoi la police de Milwaukee ne l’avait pas arrêté plus tôt. Les familles des victimes notamment. Des policiers et des « officiels » tentent de s’expliquer. Le profiler Robert Ressler détaille également le profil psychologique de Dahmer.
The trial of Jeffrey Dahmer, serial killer
Résumé : The Trial Of Jeffrey Dahmer fournit un compte rendu bouleversant des activités de Dahmer. Les scientifiques et les psy donnent leurs opinions, essentielles pour l’accusation qui tente de prouver que Dahmer savait ce qu’il faisait et n’était pas fou. Ce film propose des extraits du procès de Dahmer mais explique aussi la vie de Dahmer, son enfance, ses actes, sa psychologie. Il s’attarde sur le « combat » du procès : l’irresponsabilité pour cause d’aliénation mentale.
Et vous, que pensez-vous de Jeffrey Dahmer et de son histoire ? Était-il simplement un homme perturbé ou un véritable monstre conscient de ses actes ? Les dynamiques familiales, sociales et judiciaires qui l'ont entouré auraient-elles pu changer le cours de son destin ?
Votre avis m'intéresse énormément : partagez vos réflexions, vos analyses ou même vos émotions à ce sujet dans les commentaires. Continuons cette discussion fascinante ensemble. Merci pour votre lecture et votre participation !